Gary Gensler vient-il de faire son discours d’adieu à la SEC ?

Donald Trump l’avait annoncé à l’occasion de la dernière conférence Bitcoin à Nashville, dans le Tennessee : s’il gagnait l’élection présidentielle américaine, il procéderait au plus vite à l’éviction de Gary Gensler, actuel président de la Securities and Exchange Commission (SEC), l’organisme fédéral de réglementation et de contrôle des marchés financiers aux États-Unis.

Maintenant que Trump s’apprête effectivement à s’installer à la Maison Blanche, Gensler est plus que jamais sur un siège éjectable.

Le président de la SEC s’est forgé une réputation largement anti-crypto, persécutant sans relâche et à de nombreuses reprises des acteurs phares de l’industrie des cryptomonnaies et des NFT. Binance, Ripple, Coinbase, Kraken, OpenSea ou encore Consensys sont autant d’entreprises crypto qui ont fait l’objet de poursuites judiciaires ou d’avertissements de la part de la SEC, transformant Gary Gensler en ennemi juré de la communauté Web3.

Hier, lors du 56ᵉ Institut annuel sur la réglementation des valeurs mobilières au Practicing Low Institute, Gensler a tenu un discours qui a semblé présager un départ imminent. « Ça a été un immense honneur de servir avec eux, en accomplissant le travail au service du peuple et en veillant à ce que nos marchés financiers restent les meilleurs au monde, » a en effet déclaré le président de la SEC, avant de conclure par cette phrase : « J’ai été fier de servir aux côtés de mes collègues de la SEC qui, jour après jour, œuvrent pour protéger les familles américaines sur les autoroutes de la finance. »

Au même moment, on apprenait que 18 États américains poursuivent en justice la SEC pour « abus de pouvoir anticonstitutionnel » vis-à-vis des actifs numériques.

Pendant son discours au Practicing Low Institute, Gary Gensler ne semble pas pour autant avoir assoupli sa position concernant les cryptomonnaies.

Sous prétexte de protection des investisseurs, Gensler a souligné à nouveau son approche défavorable aux cryptos. « Il s’agit d’un domaine dans lequel, au fil des années, les investisseurs ont subi des préjudices significatifs. De plus, en dehors des investissements spéculatifs et de l’utilisation potentielle à des fins illicites, la grande majorité des actifs cryptographiques n’ont pas encore démontré des cas d’utilisation durables, » a déclaré le président de la Commission fédérale.

Gensler a également précisé qu’il considérait la plupart des actifs digitaux, en dehors du Bitcoin, comme des titres financiers réglementés, ce qui obligerait légalement leurs émetteurs à s’enregistrer auprès de la SEC pour pouvoir les vendre.

Alors Gary Gensler pourrait-il quitter la SEC avant la fin de son mandat, qui court jusqu’en avril 2026 ?

Le président des États-Unis a le pouvoir de révoquer le président de la SEC, mais ce genre de démarche reste très rare. Néanmoins, la révocation de Gensler pourrait bien avoir lieu cette fois-ci, faisant partie des nombreuses promesses de Trump à la communauté crypto.

Gary Gensler pourrait par ailleurs décider lui-même de quitter ses fonctions. Dans un cas comme dans l’autre, le secteur des cryptomonnaies n’en serait que très soulagé, et l’environnement deviendrait beaucoup plus propice à un développement des actifs numériques aux États-Unis.