Donald Trump : quelles mesures pour les cryptomonnaies si il est élu président des États-Unis ?

Il ne fait aucun doute que le paysage réglementaire financier des États-Unis serait chamboulé en cas de victoire de Donald Trump le 5 novembre prochain.

Trump l’avait déjà annoncé lors de son intervention à la conférence Bitcoin de Nashville, dans le Tennessee, fin juillet dernier. S’il gagne l’élection présidentielle, l’une de ses premières actions sera de retirer Gary Gensler de son poste de président de la Securities and Exchange Commission (SEC).

Une telle mesure serait indiscutablement bullish pour l’industrie crypto. En effet, Gary Gensler n’a pas été tendre avec les acteurs du secteur, faisant preuve d’une inlassable agressivité à l’égard de nombreuses entités symboliques de l’écosystème crypto. Gensler s’est ainsi forgé une image très négative aux yeux des investisseurs en actifs numériques, ce qui n’a pas échappé à Donald Trump.

Le candidat des Républicains projette donc nommer un nouveau président à la tête de la SEC, qui devra ensuite être confirmé par le Sénat. Pour rappel, le président de la SEC sert un mandat de cinq ans, mais le président des États-Unis a la capacité de le remplacer avant la fin du mandat si nécessaire.

Le mandat de Gary Gensler court jusqu’en 2026, mais ses jours sont comptés si Trump accède à la présidence du pays.

Les spéculations vont bon train quant au successeur potentiel de Gensler, et on parle notamment de Dan Gallagher, directeur juridique de la société de services financiers Robinhood. Ce dernier a déjà été commissaire républicain de la SEC entre 2011 et 2015, et a déjà laissé entendre qu’il serait intéressé par la présidence de la Commission, en réaction aux rumeurs.

On évoque également les noms de Hester Peirce et Mark Uyeda, actuellement commissaires républicains à la SEC, pour remplacer Gary Gensler.

L’absence de réglementation ou le caractère très vague des mesures actuellement en place concernant le secteur des cryptomonnaies aux États-Unis et dans la plupart des pays est depuis longtemps très problématique et donne lieu à de nombreuses incompréhension et incertitudes.

Byron Donalds, député républicain de Floride et membre influent du Comité des services financiers de la Chambre des représentants, s’est exprimé lors de la journée des investisseurs de la société de capital-risque spécialisée dans la cryptomonnaie, BlockTower, qui a eu lieu mercredi. Donalds a révélé que Trump souhaitait se débarrasser de ce qu’il appelle le « blocage réglementaire des cryptomonnaies ».

« Pour faire court, le président Trump est prêt à faire le ménage », a déclaré Donalds à un groupe restreint d’investisseurs en cryptomonnaies au Perez Art Museum de Miami. « Et ce n’est pas juste un ménage, […] un processus est en cours pour mettre en place des personnes qualifiées, qui travaillent dans nos industries depuis longtemps aux États-Unis. »

S’exprimant à propos de l’actuel président de la SEC Gary Gensler, Byron Donalds a déclaré : « Cet homme se pense plus intelligent que tout le monde. […] C’est, à mon avis, un niveau d’arrogance que l’on ne peut pas tolérer chez un régulateur en chef. »

Le résultat de l’élection à venir aux États-Unis pourrait marquer un tournant dans la réglementation financière américaine. Même si les réformes envisagées par Donald Trump semblent favorables au secteur des cryptomonnaies, leur mise en place et leur efficacité dépendra en grande partie des dirigeants des organismes de réglementation américains.

La candidate démocrate Kamala Harris a déclaré vouloir apporter son soutien aux technologies innovantes et aux actifs numériques, mais son programme reste très flou. Par ailleurs, certaines rumeurs voudraient que Harris maintienne Gensler à la tête de la SEC en cas de victoire… Affaire à suivre.